Artículo #103
Les vins d’Alsace : une particularité du vignoble français
Riesling, Pinot gris, Gewurztraminer, Sylvaner… Lorsque nous entendons ces noms de cépages, ce sont les paysages alsaciens qui nous viennent en tête. L’Alsace, ou l’Elsass, avec ses vins blancs de renommée internationale, fait partie du vignoble français et dispose de nombreuses particularités. Microclimat, vendanges tardives, 15 000 hectares de vignes AOC, noms des cépages sur les étiquettes, bouteille « flûte » … etc. Ce sont ces particularités qui font la beauté du terroir alsacien, fruit de siècles d’histoire et de construction du vignoble. L’histoire des vins d’Alsace entre la France et l’Allemagne : Comme nous l’a appris l’histoire, l’Alsace et la Lorraine sont deux régions qui ont été tantôt françaises et tantôt allemandes. Le dernier changement est celui sur lequel nous allons nous concentrer : la fin de la Première Guerre mondiale et l’annexion des deux régions de l’est de la France. Dans le Traité de Versailles de 1918, qui est le traité de paix signé par l’Allemagne et les Alliés à l’issue de la Première Guerre mondiale, un aparté spécial était consacré aux deux territoires. Au sein de celui-ci, un paragraphe était dédié aux conditions de vente des vins d’Alsace : « L’Alsace pourra encore exporter du vin en Allemagne pendant 5 ans jusqu’à ce qu’elle se soit adaptée aux lois françaises et qu’elle trouve de nouveaux débouchés ». Lors du retour de l’Alsace en terre gauloise, l’état de ses vignes était déplorable et les maladies pullulaient. Ce piètre état déclencha un débat dans l’univers viticole alsacien qui hésitait entre la mise en place d’hybride pour sauver les vignes et la conservation du terroir quoi qu’il en coûterait. Après quelques années de lutte contre les partisans des hybrides, ce fut enfin les pros conservation du terroir qui l’emportèrent. En 1920, le vignoble fait l’objet d’un renouveau. Très vite, les vignerons s’aperçurent que les hybrides ne rendaient pas les meilleurs vins, certains acteurs de la filière comme le directeur de la station œnologique d’Angers expliquèrent qu’il était temps de mettre en place en Alsace un vignoble de qualité pour pouvoir atteindre les standards de la viticulture française et de son ampleur internationale. Les années sont difficiles et les pertes conséquentes, mais la situation évolue dans le bon sens. La décennie 1920-30 voit l’apparition de nombreuses institutions et médias toujours importants au sein de la filière alsacienne :
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L’Alsace, ou l’Elsass, avec ses vins blancs de renommée internationale, fait partie du vignoble français et dispose de nombreuses particularités. Microclimat, vendanges tardives, 15 000 hectares de vignes AOC, noms des cépages sur les étiquettes, bouteille « flûte » … etc. Ce sont ces particularités qui font la beauté du terroir alsacien, fruit de siècles d’histoire et de construction du vignoble.
- En 1919 : le Syndicat des Négociants en vins, Viticulteurs du Vignoble alsacien, la revue « Les Vins d’Alsace »
- En 1925 : l’Association des vignerons alsaciens qui fait la promotion des cépages traditionnels, mais aussi la Chambre de l’Agriculture.
- En 1927 : l’Institut viticole de Colmar
En 1936 arrive une première consécration, car Colmar accueille la quatrième Fête nationale de Vins de France. Malheureusement, entre 1937 et 1938, une crise touche le vignoble français, et certains blancs bordelais vendus à bas prix portent la dénomination « type Alsace ». C’est pour cela que dès 1939, la création des Appellations d’Origine Contrôlée prend de l’importance dans la préservation des terroirs. Malheureusement, l’Alsace n’est pas reconnue de par la fragilité dont elle faisait preuve depuis les années 20, mais aussi par son annexion par l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, après des années de lutte, en 1962 c’est la consécration : l’AOC Alsace voit le jour.
Cette dernière représente actuellement 70 % de la production alsacienne dont à 90 % de vins blancs. Elle fait l’objet d’une route touristique pour tous ceux qui souhaitent la découvrir.
La route des vins d’Alsace : une belle manière de découvrir les vignobles de la région.
Comme dans de nombreuses régions viticoles, l’Alsace propose une offre œnotouristique assez complète, et la route des vins d’Alsace en est la flamboyante représentante. Inaugurée en 1953 par un office du tourisme dans le cadre d’un rallye automobile, elle est la plus ancienne de France. Elle fait plus de 170 kilomètres et compte en son sein 73 communes, dont Colmar, Riquewihr, Ribeauvillé, Kaysersberg pour ne citer que celles-ci. On peut la parcourir en voiture ou à pied, mais la meilleure manière de connaître l’Alsace est d’enfourcher son vélo, car pour ses 60 ans en 2013, elle a été ouverte en parallèle à la Véloroute du Vignoble d’Alsace. Arpenter les vignes tout en admirant le paysage environnant, et en dégustant un riesling, voilà ce que peut nous offrir la belle Alsace œnotouristique où la diversité est le maître mot.
Après des décennies de doutes, de difficultés, de changement de pays et de croissance, les vins d’Alsace ont réussi à prendre leur juste place au sein de la communauté viticole française. Nous pouvons même dire qu’ils sont les fervents représentants des vins blancs français. Cette région viticole qu’est l’Alsace mérite, au même titre que la région bordelaise par exemple, d’être reconnue à sa juste valeur. Ses particularités qui la différencient des autres régions viticoles en font sa force et c’est pour cela que l’univers viticole français est aussi diversifié et beau. Ìm Elsà ss ìscht guet Lawe (en Alsace, il fait bon vivre) !