Artículo #34
Le vin chilien comme patrimoine mondial de l'UNESCO
Du 1er au 18 février 1999, trois des experts les plus reconnus de la vitiviniculture mondiale, Denis Boubals (Université de Montpellier, ex-Président de l'OIV), Mario Fregoni (Università Cattolica del Sacro Cuore, de Piacenza, Président Honoraire de l'OIV) et Alejandro Hernández (Pontificia Universidad Católica de Chile. Président honoraire de l'OIV), ont effectué une visite technique approfondie. À cette occasion, Alejandro Hernández a joué le rôle de guide et d'hôte pour la délégation. Cette visite, organisée par la Pontificia Universidad Católica de Chile (PUC), a consisté en une découverte à travers un périple de 3000 kilomètres, des 40 principaux vignobles du pays, situés au sein des vallées de Copiapó et de Traiguen, s’étendant sur plus de 20 000 hectares de vignes. À la fin de cette démarche exploratoire, les deux professeurs étrangers invités ont rédigé un rapport technique qui souligne la grande valeur agronomique et œnologique du développement de la vitiviniculture chilienne. Cette étude technique rend les conclusions suivantes:
Texto destacado
Le Chili dispose de conditions pédoclimatiques exceptionnellement idéales, du point de vue géologique et agronomique, ce qui rend possible la production de vin de qualité supérieure.
« 1. Le Chili dispose de conditions pédoclimatiques exceptionnellement idéales, du point de vue géologique et agronomique, ce qui rend possible la production de vin de qualité supérieure ».
« 2. La richesse de sa composition génétique, provenant de la période préphylloxérique, est unique en son genre. De ce fait, elle mériterait d'être plus mise en valeur et reconnue par l'industrie viticole ainsi que par les acteurs publics de l'État ».
« 3. Des conditions phytosanitaires exceptionnelles, reconnues au niveau international, qui font du Chili le haut lieu de la « viticulture biologique dans le monde ».
« 4. Grâce à sa richesse infrastructurelle et son développement productif, le Chili est l'un des producteurs de vin les plus importants à l’échelle mondiale. S’il continue dans sa lancée de consolidation et développement productif, il conservera son rang parmi les pays viticoles ».
« 5. Afin de promouvoir la connaissance œnologique, nous conseillons vivement d'établir une Institution de la Vigne et du Vin, tournée vers la recherche ».
« 6. La vitiviniculture chilienne devrait être reconnue comme Patrimoine Culturel de l'Humanité par l'UNESCO et nous encourageons vivement les autorités chiliennes à présenter une candidature en ce sens. Cette reconnaissance méritée pour une vitiviniculture exceptionnelle, au pied franc et sain, presque exclusivement biologique, protégée des virus depuis maintenant près de cinq siècles, encouragera le Chili à prendre des décisions d’intérêt mondial qui rejailliront sur l’ensemble des pays viticoles. Nous vous conseillons vivement de présenter votre candidature (Boubals, Fregoni. « Factores de Calidad de la viticultura chilena I y II », P. 4-5, 1999). Ce dernier point est celui qui leur paraît être le plus important reposant sur une visibilité et une portée internationales.
20 ans après la visite de Denis Boubals et de Mario Fregoni, les conditions actuelles permettent de comprendre plus précisément les conclusions de leur rapport. Au fur et à mesure, la fascination pour le paradigme français a perdu de sa légitimité et n'est plus l’unique référence. Dans cette logique, un mouvement de valorisation des variétés et vins patrimoniaux s’est amplifié, accompagné de la parution de nombreuses publications académiques sur ce sujet.
Il est temps que les chercheurs et universitaires avec les professionnels du secteur vitivinicole manifestent leur engagement pour la qualité de la vitiviniculture chilienne, qui trouve ses racines dans les vignobles ancestraux, où l'histoire, la géographie, la biologie et l’œnologie se sont combinées pour créer un merveilleux assemblage.
Traduit par Pauline Faye M.